Coronavirus : La gestion de la crise sanitaire et les conséquences socio-politiques – partie 1

covid 19 pandemic

Ecrit par : Fugel Khan
Etudiant, master en science sociale, Université Paris 8, Saint Denis
Photo : Shutterstock.com

READ IN ENGLISH



Une perspective française – 1ère partie

Avant que le monde ne puisse évaluer l’impact des incendies de forêt au Brésil et en Australie sur la survie de l’humanité, on ne pensait pas que le pire était arrivé avant l’apparition du virus COVID-19, qui a fait son apparition dans un marché local de la ville de Wuhan fin 2019. L’autorité chinoise, plutôt discrète au début, a officiellement reconnu la propagation de l’épidémie en janvier 2020, et l’OMS l’a confirmée.

La république en marche : un pas en avant, deux pas en arrière !

Alors que très vite l’épidémie a touché des pays comme la Corée du sud, Taiwan, Hong Kong et l’Iran, l’Union Européenne et le gouvernement français se prenant de haut et de loin ne voyaient potentiellement aucune menace de propagation. C’est sous ce prétexte qu’aucune mesure de précaution n’a été envisagée alors qu’au même moment la Fédération de Russie ou l’Israël avaient déjà fermées la frontière. C’est dans ce contexte qu’on a pu constater l’amateurisme et/ou l’échec du gouvernement. Alors s’en suit des déclarations contradictoires des hauts dignitaires du gouvernement. Voici un petit récapitulatif :

Le 21 janvier, Agnès Buzyn, ex ministre de la santé se ventait d’avoir pris les mesures nécessaires en disposant des affiches de précaution dans les vols en direction de la Chine. Le 24 janvier, elle déclara que « le risque d’importation depuis Wuhan était modéré, voir nul », refusant la fermeture des vols en direction de la Chine. Il faut savoir que les médias et les journalistes dans leur majorité ont suivi la même orientation de la propagande du risque minimum, on parlait alors d’une simple grippe, toute principe de précaution a été écarté par les journalistes et les chroniqueurs des grandes chaines de télévision. Par la suite elle a jugé inutile d’acheter des masques contre le coronavirus, avant de vendre le stock français à la Chine.

26 février 2020 : Alors que les signes d’une épidémie potentielle sont apparus en Italie, ainsi que dans d’autres pays européens, la Commission européenne estime que les contrôles aux frontières ne se justifient pas. A un moment, l’Italie a fermé la frontière refusant aux français l’entrée sur son territoire, les véhicules arrivant de l’Italie pouvaient entrer sur le territoire français sans contrôle. Ils ont même eu l’audace d’inviter des différents médecins dans les émissions de télé afin d’encourager les français à maintenir leur quotidiens, dont le plus connu de tous Mychel Cymes en première ligne.

Coronavirus : La gestion de la crise sanitaire et les conséquences socio-politiques – Partie -2

Coronavirus : La gestion de la crise sanitaire et les conséquences socio-politiques – Partie – 3

Début mars, alors que l’Italie s’est retrouvée sous pression avec un nombre croissant de décès et des dizaines de milliers de cas confirmés, l’Union Européenne a joué le jeu de l’aveugle ne proposant aucune mesure ou aide, comme si de rien n’était. En effet, l’Italie qui n’avait plus les moyens de soigner les malades a lancé des dizaines d’appels dans les chaines de télé. L’appel à l’aide d’un acteur dans les réseaux sociaux qui avait sa sœur morte dans la chambre d’à côté sans qu’elle puisse se faire soigner, ni qu’on vienne récupérer le corps a ému le monde.

Dans la même période s’en est suivie un crash boursier mondial et une chute spectaculaire du prix du pétrole à environ 30 dollars le baril après que les saoudien aient décidé de brader à un tarif très bas en concurrence avec la Russie. Dans une situation gravissime et imminente, le gouvernement obsédé par la crise économique et par la chute du CAC40, a dans un premier temps refusé toute mesure drastique de précaution afin de sauver le reste de la croissance.

Le 12 Mars, dans la journée Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation, déclare sur Franceinfo ne jamais avoir envisagé un confinement, ni la fermeture des écoles sous prétexte que cela soit contre productif. Le même jour, quelques heures plus tard, le président Macron déclara la fermeture des écoles, crèches et université à parti du lundi prochain jusqu’à nouvel ordre. Il interdit timidement toute sortie mais sans le spécifier comme un confinement.

Mais en même temps, le gouvernement maintient les élections municipales du 15 mars sous prétexte d’avoir consulté le conseil scientifique qui ne voyait aucun mal. Par la suite il s’est avéré que plusieurs assesseurs et présidents de bureaux de vote étaient malades du covid-19, à l’heure actuelle, deux maires qui avaient participé aux élections sont également décédés du coronavirus.Les rumeurs disent que le président Macron était pour le report des élections mais a cédé face à la pression de certains dirigeants et notamment du président du parlement.

Au soir des élections municipales, qui ont confirmé la défaite catastrophique des candidats de la République en marche (LERM), les choses ont commencé à changer. Le 15 mars même, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation, déclare que le coronavirus touchera “probablement” 50 à 70% des français. La Commission européenne fait son mea-culpa sur les contrôles aux frontières, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a finalement rétropédalé.

Le soir du 16 mars, le président Macrondéclare à plusieurs reprises être un état de guerre contre le coronavirus, en ne donnant que quelques heures à tous les établissements, sauf ceux liés aux services très essentiels, pour fermer à minuit. Le deuxième tour des élections a été logiquement reporté.

Ces contradictions, paradoxes et énorme incohérence du gouvernement en espace de quelques heures seulement ne sont pas passé inaperçue, au contraire cela a mis encore plus de doute sur l’opinion publique poussant les gens à s’affoler en masse dans les supermarchés. Néanmoins, on peut se réjouir de ce virement du gouvernement qui a fini par mettre en place le confinement.

Mais ces mesures étaient-elles suffisantes pour affronter la crise ?

En effet, les premières semaines le gouvernement à travers sa porte parole Sibeth Ndiaye et le ministre de la santé Olivier Véran n’ont cessé de répéter dans leur communication que les masques et les dépistages n’étaient pas nécessaires. Ils sont allé encore plus loin en demandant aux citoyens de fais don de leur masques aux personnels de la santé. Ce qui a eu des conséquences énormes à long terme et a été au cœur des critiques. En effet, le gouvernement a été accusé d’avoir menti sur l’inefficacité des masques et des tests car il n’y en avait simplement pas en stock. Peut-on imaginer dans un état comme la France, voir les infirmières, médecins généralistes, policiers travailler sans masques, alors qu’ils sont en première ligne de guerre dans les tranchés ? Fin mars des syndicats de la Police ont lancé des appels aux dons et une cagnotte pour s’acheter du matériel de protection (masques, gels hydro-alcooliques). Le 28 mars le Conseil d’Etat a rejeté toutes les requêtes de syndicats de soignants qui réclamaient plus de moyens pour les professionnels de la santé et entre autres, la réquisition des masques et des «moyens de dépistage massif» du Covid-19.

(A poursuivre…)

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position éditoriale de Multidimension.

Contre le coronavirus, Agnès Buzyn juge “inutile” l’achat de masques

Coronavirus : la Commission européenne estime que les contrôles aux frontières ne se justifient pas

Le coronavirus touchera “probablement” la moitié des Français, selon Jean-Michel Blanquer

Coronavirus : sur les frontières, la présidente de la Commission européenne rétropédale

MUNICIPALES : DES ASSESSEURS ET PRÉSIDENTS DE BUREAUX DE VOTE MALADES DU COVID-19, UNE SEMAINE APRÈS LE SCRUTIN

Coronavirus : au moins deux maires présents lors du premier tour des municipales sont morts

By @multidi_mag

Leave a Reply

Your email address will not be published.

Related Posts